Bridgestone Sport Touring Battlax T31 & Trail routier Battlax A41

Présentation Bridgestone Battlax T31 et A41

Les 22 et 23 mars dernier, le manufacturier Bridgestone effectuait la présentation officielle de ses deux nouveaux pneumatiques, les Battlax T31 et A41. Jérémie, notre responsable 2 roues et vrai passionné, a eu la chance de faire partie de l’aventure.Jérémie, avant d’aller plus loin, peux-tu te présenter rapidement ?

 

Expert 2 roues chez 1001Pneus, je suis passionné par la moto et son univers. Pratiquant depuis plus de 10 ans. Jamais rassasié, toujours comme un gamin devant une belle machine… Plus de 2 roues, c’est tricher ou pêcher… C’est selon 😉. Ravi de pouvoir m’exprimer sur le blog pour partager cette superbe expérience ! signe motardJustement, peux-tu nous expliquer en quoi consistait cette superbe expérience ?

 

Bien sûr ! Chaque manufacturier a coutume – pour mon plus grand plaisir il faut se l’avouer – de présenter ses nouveautés au travers d’une présentation technique/marketing et d’un essai grandeur nature. En tant que professionnel et client Bridgestone, j’ai eu le privilège de participer à ce rendez-vous dédié au lancement de deux nouveaux pneus : le Battlax T31 (Sport Touring) et le Battlax A41 (Trail routier). Le tout, dans un cadre autant dépaysant qu’exceptionnel !

 

Après tout, quoi de mieux qu’essayer pour en parler ?Un cadre dépaysant et exceptionnel ? On veut en savoir plus !

 

Cette présentation a eu lieu à Ouarzazate, une charmante ville dans le sud du Maroc. Je ne connaissais pas la région et j’avoue ne pas avoir été déçu du voyage !

 

J’ai été frappé par le contraste entre paysages arides et oasis d’un vert éclatant. Un panorama exceptionnel qui monopolise l’attention – un peu trop peut-être – à en oublier, parfois, de poser le regard loin devant et non sur les côtés…

 

Panorama ouarzazate
Ouarzazate, Maroc

 

Au niveau de la météo, nous avons été gâtés. Malgré une amplitude thermique folle, avec 4°C au sol le matin et près de 50°C l’après-midi, nous avons eu peu de vent. Quasiment rien le premier jour, davantage le deuxième, mais rien de déraisonnable. Nous n’avons que très peu été impactés par les vents latéraux et pas du tout par le sable et la poussière en suspension dans l’air. Des conditions plus qu’idéales en somme !

 

En tout cas, c’était vraiment le terrain de jeu idéal pour découvrir le potentiel des 2 « petits » nouveaux de la marque.As-tu fait le déplacement spécialement pour l’occasion ?

 

En effet, j’ai eu droit à 2 jours de transport pour 2 jours de roulage. Mais le déplacement en valait largement la chandelle! Et puis bon… Quand on aime, on ne compte pas, n’est-ce pas?

 

Pour être plus précis sur le déroulé de ce voyage:

21/03– Acheminement et présentation officielle par Bridgestone
22/03 – Roulage Touring Battlax T31 – par groupe de 10 personnes environ + debrief
23/03 – Roulage Adventure Battlax A41 – par groupe de 10 personnes environ + debrief
24/03– Retour en France
Avant d’entrer plus dans les détails, peux-tu nous en dire davantage sur ces deux jours de test?

 

Chaque jour de roulage était consacré à un parcours de 300 km, entrecoupé de pauses syndicales le matin et l’après-midi. Pourquoi? Pour boire un thé à la menthe bien sûr. Mais surtout pour pouvoir apprécier les différents pneus sur des machines aux attributs variés.

 

Quoi qu’il en soit, nous avons majoritairement roulé sur des routes goudronnées assez récentes, voire neuves. Je me souviens de rares passages sur du ciment, quelques «nids de poule» et autres «joyeuseries» très localisées, mais rien de bien méchant.

 

Notre parcours a parfois été orné de graviers, de cailloux, de poussière ou de terre séchée, mais est resté globalement assez «propre», très agréable à rouler et sans surprise. Un enchainement de courbes longues, tronçons étroits (type montagne) avec glissière de sécurité ou parapets, lignes droites plus ou moins élancées…

 

En bref, un très beau «circuit» qui m’a permis de profiter de l’expérience à 100%.Maintenant que le cadre est posé, place à ton débrief?

 

Avec plaisir! Je vais tenter d’être le plus précis possible et depasser chaque journée au crible.

Jour 1 – Sport Touring – Battlax T31

Nous attaquons la première journée avec excitation. Ce ne sont pas moins de 7 marques majeures qui sont représentées, avec, pour chacune d’entre elles, 1 à 2 modèles de machine. Impossible de toutes les essayer… Roadster, routière, trail sportif, Sport-GT et même Trail routier, c’est véritablement Noël avant l’heure! Regardez plutôt:

CONSTRUCTEUR MODÈLE 1 MODÈLE 2
BMW S1000 XR R1200 RT
DUCATI MULTISTRADA 950 (1)
HONDA VFR 800 (3) CB 1100 RS
KAWASAKI VERSYS 650 Z650
KTM 1290 SUPERDUKE GT (2)
SUZUKI GSX-S 1000 F
YAMAHA FJR 1300 AS TRACER 700

Motos essayées9h30 – Tous sur les starting-blocks

 

Le staff Bridgestone a préparé les motos pour notre départ, pneus neufs ou quasiment neufs chaussés (maxi 2000 km), avec une pression légèrement revue à la baisse (-0,5 bar par rapport à la pression origine conseillée) afin d’anticiper les températures de l’après-midi.

 

La matinée démarre par un petit briefing: présentation technique, recommandations concernant la sécurité, programme de la journée (passages de «checkpoints» tous les 100 km environs). Il fait relativement frais, mais rien de comparable avec le sud-ouest de la France quitté la veille…9h45 – Que la fête commence

 

Et c’est parti! Nina Prinz, ancienne pilote Moto2 Allemande, engagée par Bridgestone pour l’occasion, nous ouvre la route. Un membre du staff nous annonce les règles avec beaucoup d’humour : «inutile d’essayer de la doubler, j’ai essayé et je n’y suis pas parvenu». Un autre ferme la route et assure le rôle de «guardian angel».

 

Premières impressions au guidon de la Ducati Multistrada 950 en mode sport. Je ne connais pas la machine et les seules informations que j’ai sur le pneu proviennent du papier. Les premiers virages défilent.

 

Ducati Multistrada 950

 

Jusqu’à notre premier arrêt (90 kilomètres plus loin), je ne parviens pas à lire correctement le pneu avant. Peut-être à cause de la machine, de la température ou du temps qu’il me faut pour trouver mes marques avec tant de nouveautés… Difficile à dire. Mais il est vrai que la partie cycle avant filtre énormément le retour d’informations avec sa fourche à long débattement. Quoi qu’il en soit, je n’ai aucun mauvais ressenti avec le pneu. Juste cette sensation d’avoir un filtre un peu trop présent entre la route et le guidon. Le pneu, lui, pardonne tout. Il est «facile» et homogène, ne tombe pas sur l’angle.Au contraire, il déroule avec progressivité. La maniabilité et le confort sont excellents. Quant à la stabilité, elle est irréprochable sur les longues lignes droites, même à haute vitesse.

 

Vient ensuite le moment de changer de monture. Je troque ma Multistrada 950 pour une machine radicalement différente, j’ai nommé la 1290 Super Duke GT. Une moto – ou plutôt, devrais-je dire, un avion de chasse – avec laquelle on ouvre la poignée en grand (à moitié en vrai) dès qu’il faut relancer en sortie de virage pour mieux prendre les freins derrière.

 

1290 Super Duke GT

 

Niveau feeling, il m’a semblé bien mieux ressentir le train avant. De quoi prendre confiance et profiter pleinement des incroyables performances de ce nouveau «jouet».13h00 – L’aventure continue (après une pause-déjeuner bien méritée)

 

Début d’après-midi, nouveau changement de machine. Vient le tour de la VFR800, un vrai rail, une moto à aimer ou à détester.

 

VFR800

 

Le ressenti positif ne change pas. Finalement, tous les points forts cités ci-dessus auront été confirmés, quelles que soient les machines. J’aurais bien aimé, «pour la science», tester la Multistrada 950 dans d’autres configurations de réglages. Et pourquoi pas essayer d’autres machines au profil similaire ou encore avec le Battlax A41. En tout cas, vivement demain.17h00 – Retour à la base

 

Toute l’équipe est de retour pour débriefer la journée avec Fabian François, ingénieur Bridgestone en charge de la planification produit et acteur, en grande partie, de la conception des deux enveloppes.

 

Les retours d’expérience de chacun sont très positifs. Quelques rares personnes déclarent avoir fait glisser le pneu sur des zones très localisées, où la chaussée était recouverte de sable ou de gravillons. Rien de bien surprenant en somme. Coté retour d’information, axe de travail majeur du manufacturier Nippon (avec la stabilité à haute vitesse), le résultat est là.

Plus surprenant encore, beaucoup d’entre nous, partis avec des pneus neufs, n’ont pas attendu les 100 kilomètres habituellement recommandés pour«ouvrir en grand». En fait, nous ne nous sommes même pas posés la question. De source Bridgestone, plus aucun agent de démoulage n’est utilisé dans la fabrication des pneus moto de la marque depuis plus de 10 ans (la fameuse paraffine qui n’en est pas). Rappelons tout de même qu’il faut toujours quelques kilomètres pour que la carcasse du pneu se «mette en place». Sans oublier le temps nécessaire au pilote pour prendre ses repères (surtout quand on est habitué à des pneus usés ou à un combo pneus/machine différent).

 

Le feeling global est excellent. Good job! Restent à voir les performances du Battlax T31 sur sol mouillé, où Bridgestone annonce plusieurs pas en avant versus son prédécesseur, le T30 EVO.

Jour 2 – Adventure – Battlax A41

Toujours à saluer, la palette de machines proposées le second jour est toujours aussi large (même si point de Ducati cette fois-ci):

CONSTRUCTEUR MODÈLE 1 MODÈLE 2 MODÈLE 3
BMW R 1200 GS (5) R 1200 GS ADVENTURE
HONDA AFRICATWIN CRF 1000L classique (1) AFRICATWIN CRF 1000L DCT (4)
KTM 1290 SUPER ADVENTURE R (2) 1290 SUPER ADVENTURE S 1090 ADVENTURE R
SUZUKI V-STROM 600 XT V-STROM 1000 XT
TRIUMPH TIGER 800 (3) TIGER XC 1200
YAMAHA SUPER TENERE XT 1200 ZE

Motos essayées9h00 – Nouvelle journée, nouveau guide

 

Pour ce deuxième jour, notre accompagnateur sera Hubert, un jeune pilote amateur français fan de dirt-bike, enrôlé par Bridgestone. Comme pour la veille, il sera secondé par un autre membre du staff pour fermer la route.9h15 – Et c’est reparti pour un tour

 

Début de parcours avec l’AfricaTwin à boite «classique». Plébiscitée par tous, associée au Battlax A41 (présenté par Bridgestone comme 90% route, 10% tout-terrain), elle fait des merveilles! La prise en main est rapide, la conduite facile. La remontée d’information est limpide et le duo pneu/machine s’exécute avec brio. Un régal.

 

AfricaTwin CRF 1000L
AfricaTwin CRF 1000L

 

Une fois encore, les «stops» s’enchainent. Les échanges de guidon aussi. Je me retrouve aux commandes de la KTM 1290 Super Adventure R, un «monstre de puissance» avec ses 160cv et son couple incroyable.

 

KTM 1290 Super Adventure R
KTM 1290 Super Adventure R

 

Là aussi, le ressenti est excellent. Les différents lacets empruntés confirment une mise sur l’angle progressive, un pneu confortable et une moto dont la maniabilité est facilitée. La stabilité à haute vitesse (point crucial pour Bridgestone) est là-aussi confirmée: la moto ne bouge pas. Des qualités indéniables, qui seront d’ailleurs confirmées avec les deux autres motos essayées juste après!

 

Tout d’abord, la Triumph Tiger 800. Avec son trois-cylindres et l’agrément formidable qu’on lui connait, cette moto fait corps avec le Battlax A41. Enchaîner les lacets est un pur bonheur. La machine est parfaitement maniable, même si l’on regrettera un léger manque de watts.

 

Triumph Tiger 800

 

Avant-dernier test avec l’AfricaTwin à boite auto (DCT), dont la prise en main déstabilise de prime abord. En cause, l’absence de sélecteur au pied – par automatisme, on le cherche au départ – et le mode sport, qui doit rapidement être activé pour pouvoir monter dans les tours.13h00 – Ultime test après la pause de midi

 

Suite et fin de l’épopée avec la reine du segment, la BMW R1200 GS. Si ce n’est pas la moto la plus maniable (surtout à très faible allure), l’agrément moteur, l’homogénéité, la fiabilité et la «gueule» (on aime ou on déteste) sont quelques-unes de ses nombreuses qualités qui ont su conquérir le marché.

 

Contrairement au pneu Battlax T31 qui est mono-gomme à l’avant, le Battlax A41 est bi-gomme à l’avant, comme à l’arrière. Nous avons interrogé l’ingénieur Bridgestone Fabian François afin d’en savoir un peu plus sur le pourquoi du comment.

 

Les typologies de machines à équiper sur les 2 pneus sont radicalement différentes: roadster, routières et Sport GT d’un côté, trail de l’autre. À travers le T31, Bridgestone a répondu au cahier des charges de son pneu avant, sans avoir à utiliser plusieurs mélanges de gommes. L’explication? Les contraintes énormes exercées par les maxi-trails (souvent lourdement chargés), parfois en duo et sur des dimensions spécifiques (pour certains en 21′), ne permettaient tout simplement pas d’opter pour un simple mélange.

 

Et Bridgestone de confirmer, qu’avec son simple mélange, le pneu avant du Battlax T31 n’avait pas à rougir face aux pneus bigomme avant de la concurrence. Bien au contraire. Le T31 présenterait un grip sur l’angle et une longévité de sa bande tout aussi performants qu’un pneu bigomme.

 

Pour ce qui est de la longévité, nous n’avons pas pu en témoigner. Pour le grip, c’est un fait: le pneu est bon, très bon même. Quant au feeling, rappelons qu’il est personnel. Je vous invite donc à essayer ces pneus pour vous faire votre propre idée.

Soyons clairs, à moins d’être un pilote hors pair, il est impossible de mettre à défaut des pneumatiques dernière génération parmi les 6 marques Premium connues présentes sur le marché. Si tant est qu’ils soient utilisés dans la limite de ce pour quoi ils ont été conçus.